La décision de se séparer de son meilleur collaborateur ne coule pas de sens

Un vécu personnel

L’une des décisions les plus difficiles que j’ai eu à prendre a été de laisser partir un collaborateur très performant.

Mon équipe fonctionnait très bien dans l’ensemble. Mais au-delà de quelques mois, chaque nouvel arrivant commençait à prendre un mauvais caractère : hausser les épaules à chaque demande de la direction, froncer les sourcils sur des changements à effectuer, etc.

Je n’arrivais pas à m’expliquer ces comportements. Peut-être que je me trompais dans le recrutement des collaborateurs ? Peut-être que c’était mon style de management ?

C’était jusqu’à ce jour fatidique.

J’avais un employé qui excellait dans tout ce qu’il entreprenait, et qui atteignait tous ses objectifs. Sa contribution pour le service était sans égal, car il m’aidait beaucoup à développer le service.

Un après-midi, j’ai accidentellement entendu une conversation se dérouler dans l’autre coin de l’open space.

« Une chose que tu vas apprendre ici, c’est ce que les produits qu’on vend sont bidons. Essaie de te faire bien voir pour te faire augmenter tant que c’est possible, parce que ça ne durera pas. »

Entendre cela m’a envoyé un poignard dans le cœur. J’étais vidé. Le problème était que mon meilleur employé empoisonnait toutes les nouvelles recrues quand je pensais que ses compétences étaient supposées être utiles pour former les nouveaux embauchés.

La formation qu’ils suivaient était en fait un baiser de mort pour tous les nouveaux qui nous rejoignaient.

Une décision radicale

Déçu, je lui ai demandé de cesser d’empoisonner les nouveaux employés et je pensais que son comportement allait s’arrêter. Maintes et maintes fois, je découvrais d’une manière ou d’une autre que, même s’il atteignait ses objectifs et rapportait beaucoup d’argent à l’entreprise, il anéantissait l’optimisme de l’équipe, ce qui ralentissait notre croissance.

J’ai convoqué une réunion pour discuter de la question. Mon directeur général a suggéré quelque chose de radical qui, à mon avis, était dingue lorsque j’ai entendu les mots partir : « Nous devons licencier notre meilleur employé ».

Nous avons donc décidé de lui proposer une rupture aussi bien que possible et d’expliquer les problèmes. La vie a continué sans notre meilleur collaborateur. Cela a pris du temps, mais l’optimisme a finalement été rétabli dans l’équipe des ventes et le licenciement de notre meilleur atout a finalement été la meilleure décision que nous ayons prise.

La culture de l’entreprise est plus importante qu’une seule personne

Ce que nous avons compris de cette situation, c’est que vous ne pouvez pas baser votre équipe autour d’une seule personne. Vous ne pouvez pas être tenu en otage ou dépendre d’un point de défaillance unique.

Voici les 4 leçons clés qui se démarquent.

1. Votre numéro 1 peut avoir une personnalité égoïste

Souvent, votre numéro 1 peut être excellent dans son travail et en tant que contributeur individuel. Mais en tant que joueur d’équipe, c’est un égoïste.

S’il ne gagne pas, il peut être en colère.

Si un autre membre de l’équipe réussit, il se peut qu’il veuille lui savonner la planche.

S’il n’obtient pas ce qu’il veut, il peut utiliser son succès comme une menace.

Un collaborateur excellent n’est vraiment utile que s’il peut travailler en équipe et vous permettre de reproduire son succès avec d’autres employés.

2. Un excellent performeur ne le restera peut-être pas

Prendre des nouveaux projets et dossiers menace le statut de numéro 1 et peut tout remettre en question.

Le problème, c’est que les entreprises doivent changer pour rester performantes et ce qui a fonctionné dans le passé risque de ne pas fonctionner plus tard.

Ainsi, un collaborateur excellent à un instant t peut perdre de son aura dans le futur, en fonction des nouvelles compétences que vous demanderez à vos équipes.

3. L’entreprise ne s’arrêtera pas suite au départ d’une personne

La partie effrayante à propos du licenciement de votre meilleur employé réside dans le fait que vous vous inquiétez de la perte de productivité qui en découle.

Ce que j’ai appris, c’est que cette perte temporaire ne ruinera pas l’entreprise.

Personne n’est irremplaçable et vous pouvez toujours reconstruire une fois que la culture de l’entreprise a été mise en place.

4. Une culture d’entreprise saine favorise le partage de la réussite

Dans les entreprises hautement performantes, les personnes qui sortent du lot changent de mois en mois et ce titre est partagé.

Les cultures d’entreprise positives aiment voir différentes personnes prendre le temps de briller sous les projecteurs.

L’objectif est de voir la société l’emporter à la fin.