Vous connaissez sans doute ce gars premier de la classe depuis la maternelle jusqu’à l’école d’ingénieurs, à l’aise avec les chiffres en toutes circonstances ? Mais totalement démuni face à groupe de personnes pour sociabiliser et donner son point de vue ….

Et cette nana très sympa et grande gueule, mais qui se frustre rapidement quand le groupe ne réagit pas aussi vite qu’elle le voudrait pour suivre ses nouvelles idées ? Vous la connaissez aussi j’imagine.

Dans nos relations du quotidien, et en particulier dans le milieu professionnel, à quoi sert une intelligence hors du commun si elle ne se concrétise pas dans des solutions simples pour vos équipes ? 

On parle alors d’intelligence émotionnelle, pour contrecarrer cette intelligence rationnelle, et souligner l’importance de manier correctement la complexité de l’être humain.

Mais selon moi, l’intelligence émotionnelle ne définit pas correctement l’intelligence dont on a besoin en entreprise. Car en pratique, on a surtout la nécessité d’avoir plusieurs cordes à son arc et réagir différemment selon les circonstances.

C’est ainsi qu’on peut parler d’intelligence situationnelle !

1. « Ne faites pas aux autres ce que vous n’aimeriez pas qu’ils vous fassent ». Vraiment ?

Vous connaissez sans doute ce proverbe, et vous êtes tenté de l’appliquer, ou du moins vous trouveriez normal de le faire.

Et bien ne le faites pas !

En réalité, c’est plutôt ce proverbe-là que je vous encourage à suivre :

Faites aux autres ce qu’ils aimeraient que vous leur fassiez.

Le premier proverbe a de bonnes intentions, mais il sous-estime considérablement la diversité des besoins et des désirs des gens.

Ceci est particulièrement vrai si vous êtes manager, puisque votre rôle consiste à aider les membres de votre équipe à se développer et se sentir motivés.

De même, le manque d’empathie pour les besoins des autres est franchement contagieux. Lorsque les dirigeants montrent qu’ils ne se soucient pas des autres, cette mentalité devient la norme et la culture de toute l’entreprise.

Le monde serait meilleur si nous prenions tous quelques minutes pour penser à ce dont les autres ont besoin au lieu de les imaginer avec nos propres envies.

2. La confiance se bâtit café après café

En 2014, la revue Harvard Business a rendu compte d’une étude demandant aux participants d’écouter de la musique en compagnie d’un partenaire qu’ils ne connaissaient pas.

Ceux qui écoutaient la même chanson et le même rythme avaient presque trois fois plus de chances d’aider leur partenaire lorsque celui-ci était en difficulté, par opposition à ceux qui écoutaient un rythme différent.

Cela a du sens intuitivement: entre des personnes qui ne se connaissent pas la confiance ne peut exister que si elles construisent un terrain d’entente.

C’est loin d’être l’idée la plus originale au monde, mais partager une tasse de café est ma version de ce jeu musical. Cela crée une expérience similaire partagée qui nous permet d’entrer dans un rythme commun. Ce qui se produit habituellement, c’est que nous entamons une conversation informelle sur la manière dont nous allons travailler ensemble, sur ce qui nous motive et sur la façon dont nous pourrons nous faciliter l’existence.

Par ailleurs, l’âge et l’expérience m’ont appris à prendre le téléphone dès que je sens qu’une chose anormale est en train de se produire, puis à faire le nécessaire pour redresser la situation.

Le fait est que la communication devient encore plus cruciale, et une bonne communication encore plus puissante, lorsque des erreurs sont en jeu.

Dans ces moments-là, rien de mieux qu’une confiance cimentée entre collègues pour se comprendre et s’entraider.

Une simple formule résume tout cela :

Communication + Performance = Confiance sur le long terme

3. L’agilité : les bonnes questions, et le bon système

Les bonnes questions vous aident à faire le tri parmi la masse d’informations que vous avez en face de vous au quotidien.

Mais au-delà des questions « techniques », le plus grand défi dans la gestion de nos relations aux autres est de trouver l’équilibre entre l’aide à apporter et l’autonomie à donner.

Qu’attendez-vous d’une personne avec qui vous êtes amené à travailler plus ou moins régulièrement ? De quelle compétence a-t-elle besoin et qu’elle n’a pas ? Comment pouvez-vous l’aider à devenir plus indépendante ? De quelle manière jugerez-vous que votre travail mutuel est pertinent ?

Je suis persuadé que les procédures écrites et strictes sont intéressantes jusqu’à une certaine limite d’exigence. Mais au-delà, la complexité ne peut être supportée que par les Hommes et leur formidable capacité à s’adapter.

A ce titre, l’intelligence situationnelle ne peut se borner au strict respect des standards, et c’est pourquoi j’insiste sur le maillage des relations humaines qui doit se tisser autour de vous et partout dans l’entreprise.

Comprendre les enjeux et les priorités, sortir du contexte, décoder les dossiers complexes, évaluer rapidement les conséquences d’une décision … Toutes ces compétences sont requises, mais elles ne suffisent pas.

Pourquoi ? Car quand la situation se complexifie, c’est votre capacité à fédérer et embarquer les autres qui va vraiment compter.

Aucune heure supplémentaire au bureau ne saura vous donner cet avantage compétitif.

En revanche, en bâtissant un système basé sur l’intelligence des gens avec lesquels vous travaillez, vous disposerez d’une puissante capacité d’adaptation et d’agilité pour relever les défis qui vous incombent.