Vous aurez remarqué que notre énergie n’est pas constante d’un jour à l’autre, et les causes sont multiples.

Manque de sommeil, travail peu intéressant, soucis en tête …

C’est frustrant car on aimerait être des supermen et superwomen avec une énergie illimitée et une productivité à toute épreuve. Et le cercle devient vicieux, car ce sentiment de frustration déclenche inévitablement un sentiment de perte de confiance en soi puisqu’on se reproche de ne pas être à la hauteur. 

L’énergie est quantifiée : il faut un minimum d’élan

Saviez-vous qu’au niveau de l’infiniment petit, l’énergie des atomes est quantifiée ?

Pour faire simple, chaque atome voit des électrons graviter autour de lui, et ces électrons évoluent de couche en couche, en fonction de l’énergie extérieure. Il leur faut absolument le bon dosage d’énergie pour passer d’une couche inférieure à une couche supérieure.


Et s’il en était de même à notre niveau ? N’avez-vous pas le sentiment qu’il vous faut souvent une énergie minimale pour démarrer quelque chose ? 

Garder son élan : un carburant naturel

Vous avez besoin de nettoyer la poussière sous votre énorme buffet du salon. Vous commencez à le pousser sur le côté, mais rien ne se passe, il ne bouge pas. Vous vous gainez un peu, appuyez plus fort, et enfin le meuble se met à bouger.

Pris dans votre élan, le meuble glisse même plus loin que vous ne l’aviez escompté !

Cet effet, vous le vivez sans doute tous les jours dans votre vie au bureau. Pour avancer sur un dossier compliqué, ce sont les 5 premières minutes les plus importantes, car c’est durant ce temps-là que vous allez vous concentrer pour vous plonger dans cette tâche délicate.

Et comme pour le meuble, une fois lancé, vous êtes inarrêtable ! Jusqu’à la prochaine interruption …

Car oui, chaque interruption vous remet au point zéro, et vous oblige à solliciter de nouveau vos forces vives pour pousser le meuble.

Vous aurez compris qu’une fois sur les rails vous êtes bien plus efficace. Vous avez cet élan naturel et le sentiment motivant de progresser sur vos tâches à faire.

Alors comment garder cet élan plus longtemps ?

L’alternance de périodes actives et de repos : la méthode du « pomodoro »

En course à pied, pour progresser, les meilleurs athlètes pratiquent le fractionné : une alternance de course très rapide d’une part, et d’une marche lente d’autre part.

Courir vite 10 minutes est bien plus épuisant que de courir 10 fois 1 minute, alors que le bénéfice pour le corps est meilleur dans le cas du fractionnement.

Alors pourquoi s’entêter à courir vite et longtemps ?

La technique dite « Pomodoro » s’inspire directement de ce principe. Par exemple, en pratiquant des phases de travail de 20 minutes entrecoupées de pause de 5 minutes.

A vous de régler la durée de chaque période selon vos affinités.

Je suis le premier à avoir le nez sur mon téléphone à chaque notification, et je m’en désole. Mais finalement, à quoi bon regarder ce qui se passe toutes les 30 secondes plutôt qu’une bonne fois toutes les 20 minutes ?

Honnêtement ça ne change strictement rien !

Donc voici les 3 boutons sur lesquels appuyer avant de démarrer une phase intensive, et à réactiver 20 minutes plus tard :

  • Mode avion sur le téléphone : 2 secondes
  • Fermer Outlook, Gmail, ou autres messageries : 1 seconde
  • Passer en mode absent sur votre téléphone fixe : 1 seconde, le plus souvent en laissant le combiné décroché …

Grosso modo 5 secondes pour disparaître du radar des notifications intempestives !

Cette habitude de déconnexion à prendre nous amène tout droit au paragraphe suivant.

Les petites habitudes font les grandes réussites

La prochaine fois que vous voyez des glaçons, essayez d’en prendre un pour le déformer. Peu de chance, hein ? La seule chose que vous allez faire, c’est de le faire fondre.

Et avec un glaçon plus grand ? Idem, vous risqueriez surtout de le faire éclater en morceaux.

Et pourtant, en montagne, des milliers de tonnes de glace glissent le long des pentes et se déforment petit à petit : les glaciers.

C’est sous l’effet de son propre poids que la glace va se déformer un peu chaque jour, et que, presque inconsciemment, la glace va glisser jusqu’à se transformer en torrent à l’avant du glacier.

Vous pouvez devenir ce glacier : par la force de petites habitudes, vous pouvez obtenir de bien plus grandes réussites.

C’est ainsi que Mark Zuckerberg, le patron de Facebook, s’habille toujours de la même façon pour ne pas occuper de la charge mentale à se demander quoi se mettre sur le dos tous les matins.

D’une façon moins extrême, c’est à vous d’identifier ces petites choses qui vous feront plus facilement basculer en phase de travail intensif :

  • passage en mode avion
  • fermer la porte
  • écouter de la musique
  • prendre un thé
  • etc.

De l’amorce du travail jusqu’au « deep work »

Résumons ce que nous avons dit jusqu’ici.

Il nous faut une énergie minimale pour se mettre en mouvement, et l’idéal est de conserver cet élan sur une période de temps optimale pour concilier travail efficace et repos nécessaire.

Une fois bien reposé et repu de notifications, nous avons besoin d’une routine pour nous re-concentrer rapidement dans le travail à faire.

Mais si c’était ce travail en lui-même qui nous rebutait ? La perspective d’une tâche trop lourde à entreprendre ? Et donc décourageante.

L’envie de ne pas s’y mettre à fond est directement corrélée à la difficulté associée du travail envisagé.

Alors autant se le rendre sympathique, non ?

Dans cette optique, j’aime bien la méthode des 5P : les « Premiers Petits Pas Pertinents Possibles ».

En gros, à vous de découper un gros dossier en plusieurs petits bouts bien plus digestes. Comme par exemple « passer un coup de fil à untel », « rencontrer monsieur truc à tel sujet », etc.

Ce travail plus aisé vous permettra plus facilement de garder votre élan durant votre laps de temps de concentration.

Comme nous l’avons vu au départ, une fois lancé vous êtes bien plus productif. Jusqu’à atteindre ce que Cal Newport a nommé le « deep work ».

Cette période de concentration très profonde est vraiment bénéfique puisqu’elle vous permet de travailler très efficacement et qualitativement, sans vous fatiguer outre mesure. Que du positif !

En étant ainsi fortement polarisé sur le travail à abattre, je vous encourage à profiter de cette vague et rayer un maximum de tâches.

En effet, on a tous des jours « avec » et des jours « sans », c’est naturel. Vous aurez des jours « sans » très prochainement.

Alors pour anticiper ces petites périodes de relâchement, autant profiter de votre dynamique positive actuelle, et surfer sur la vague !

En conclusion

Je ne crois pas une seconde au mythe de la productivité absolue et d’une personne travaillant sans relâche des jours complets.

Au contraire, je suis persuadé que le travail le plus qualitatif est réalisé lorsqu’on est concentré sur un objectif précis, et par période fractionnée de travail intensif.

Nous avons vu comment canaliser notre énergie pour en garder sur une journée complète et disposer des facultés nécessaires pour maximiser votre impact sur chacune de vos tâches.