On ne lit plus que ça partout, l’intelligence émotionnelle sera le devenir de l’Homme pour les prochaines années.
La faute à l’intelligence artificielle qui doit remplacer à moyen terme l’intelligence classique sur laquelle nous avons basé notre réussite.
Faut-il pour autant jeter tout ce que nous pensions jusqu’ici indispensable au développement de notre intelligence ? L’apprentissage des langues, la philosophie, les mathématiques, le droit et j’en passe ?
Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ?
Enfant, on nous a expliqué que travailler dur et être bon dans quelque chose nous apporterait du succès. Mais personne n’a dit qu’être gentil avec les autres était tout aussi important.
En d’autres termes, vous pouvez être le vendeur le plus persuasif ou le meilleur développeur de votre entreprise, si vous êtes un connard, personne ne voudra travailler avec vous.
Au cours de notre vie, nous avons passé énormément de temps à l’école à étudier, à bachoter et à passer des examens, dans le but d’être des êtres humains plus intelligents.
Mais combien de temps avons-nous passé sur notre intelligence émotionnelle ?
Le problème, c’est que l’intelligence émotionnelle personne ne sait ce que c’est …
Alors tentons de la décrire de la manière suivante. C’est la capacité de reconnaître, comprendre et maîtriser ses propres émotions et composer avec les émotions des autres personnes.
Ainsi, pour être « émotionnellement intelligent », il faut pendre davantage d’initiatives, prendre soin des autres, négocier, se doter d’empathie, et avoir le sens du leadership. Face à l’ambiguïté, il convient de faire preuve d’intuition, de créativité et d’imagination, de pensée conceptuelle et de sens commun.
Les qualités de l’intelligence émotionnelle
Quelles sont les qualités requises pour rentrer dans le périmètre de l’intelligence émotionnelle ? J’en dénombre 7, décrites ci-après.
Conscience et acceptation de soi : il est fondamental de comprendre comment on fonctionne soi-même, et d’accepter ses états émotionnels et physiques.
Flexibilité : être ouvert à la diversité des points de vue, à l’incertitude, et moins dans la réaction émotionnelle.
Discernement : avoir un sens critique, se remettre en question.
Sensibilité : travailler son attention et son calme, savoir se concentrer et écouter les signaux autour de soi.
Empathie : comprendre l’autre et ses émotions, répondre au besoin de reconnaissance, de soutien.
Authenticité : humilité, capacité à se montrer vulnérable pour chercher à s’améliorer.
Conscience collective : rechercher un impact positif pour le groupe.
Et l’intelligence « classique » alors ?
Ayant personnellement un cursus en mathématiques très avancé, je n’ai jamais compris l’intérêt des tests de logique pure … d’ailleurs j’échoue toujours lamentablement lorsqu’il s’agit de trouver quel est l’intrus dans les dessins ou quel nombre prolonge la suite !
Si quelqu’un sait m’expliquer en quoi cela permet de juger de l’intelligence d’un être humain, il ou elle peut m’écrire sur la page « Contact » !
En revanche, je suis persuadé que les qualités qu’on développe en suivant des études type bac +5 sont largement transposables vers celles attribuées à l’intelligence émotionnelle, et en particulier les qualités N°2 à 6. Flexibilité, discernement, sensibilité, empathie, authenticité.
Prenons le cas de l’ingénieur, traditionnellement décrit comme l’archétype de l’intelligence classique, mais très distant émotionnellement parlant.
Les qualités de flexibilité et de discernement sont essentielles dans son métier, sans quoi il est condamné à ne plus progresser techniquement dans son savoir-faire.
Pour la sensibilité, durant ses études, l’ingénieur a prouvé sa capacité à se concentrer pour engranger toutes les connaissances demandées aux examens. Si dans son cursus professionnel il sait retrouver cet état particulier de concentration qui lui a sourit dans le passé, alors il peut le mettre à profit pour diriger son attention sur ce qui se passe autour de lui, en l’occurrence sur les émotions de ses collègues.
On croit à tort que l’esprit rationnel de l’ingénieur le pousse à dire qu’une chose est soit vraie, soit fausse. C’est beaucoup plus nuancé : l’ingénieur va prendre en compte l’ensemble des pistes possibles et définir une solution qui convient à son problème.
Avec de la bonne volonté, un ingénieur pourra transférer cette compétence vers la pratique de l’empathie. Comprendre le point de vue de l’autre, sans jugement particulier, juste en acceptant qu’il en soit ainsi. Il ne cherchera plus comme il le ferait professionnellement à aller au bout de la solution, mais il s’arrêtera au stade de la compréhension du problème, en montrant simplement qu’il a compris les besoins de son interlocuteur.
Combattre l’ego
Finalement je crois que le premier frein qui bloque son « apprentissage » de l’intelligence émotionnelle, c’est l’ego. Il crée une barrière autour de nous qui empêche de voir les émotions des autres et leurs besoins, et cette barrière étouffe également nos propres émotions sans qu’on puisse les exprimer et les analyser.
Tant que l’on rapporte les événements extérieurs à son nombril, on ne voit qu’une seule face des choses … Et malheureusement c’est celle qui fait souffrir.Si vous avez deux loups qui se livrent une bataille, l’un est arrogant, orgueilleux et impitoyable, l’autre est généreux, bon et donne sa confiance. Lequel va gagner ? Celui que vous nourrissez.
Le déclic pour comprendre l’intelligence émotionnelle passera forcément par votre bataille interne entre ces 2 loups, et la victoire du loup bienveillant. Pour le nourrir convenablement, la recette n’est pas si compliquée !
Je crois qu’il faut parler correctement aux gens et les traiter avec respect. Comprendre que les mots des autres leur sont propres et leur appartiennent et que vous n’avez pas à être touchés par eux. Communiquer sur vos désirs et vos ressentis pour éviter les malentendus. Et faire preuve de compassion envers soi-même, faire de son mieux en fonction de ses moyens, sans se juger.
Lors de cette bataille, vous aurez débloqué la première des qualités de l’intelligence émotionnelle : la conscience et l’acceptation de soi. Et les autres qualités suivront dès lors tout naturellement.
Mais alors puisque vaincre l’ego constitue la porte d’entrée, quand et comment livrer ce combat ?
- On peut avoir le déclic en lisant des livres sur le sujet, en rejoignant des groupes de développement personnel sur les réseaux sociaux, etc
- En devenant manager et en comprenant que chacun est différent et que son message doit être adapté à chaque collaborateur
- En faisant des efforts dans son couple pour comprendre les besoins de son conjoint(e)
- Cela peut être dès l’enfance, en recevant de ses parents une éducation positive.
En conclusion
L’intelligence est une notion très complexe, et c’est dommage car moi j’aime les choses qui sont simples !
On pourrait définir l’intelligence comme le croisement entre les intelligences rationnelle, émotionnelle, et adaptative.
Je crois surtout qu’on est d’autant plus intelligent quand on vit dans un climat de confiance, avec des objectifs que l’on maîtrise et des valeurs auxquelles on croit, et quand on apprécie les choses que l’on fait et les personnes que l’on côtoie.