Au petit-déjeuner, vous prendrez bien un peu de bienveillance avec votre café ? A midi, laissez-vous tenter par un sandwich de désobligeance entre 2 pains de bienveillance ? Ce soir, avant de vous coucher, que diriez-vous d’une tisane de bienveillance ayurvédique ?
Trop c’est trop. Au quotidien, on est noyés dans une vague de bienveillance qui nous submerge ! En entreprise, à l’école, en politique, tout est bienveillance.
J’ai l’impression qu’on nous fait avaler des couleuvres sous couvert de bienveillance.
Votre chef vous demande avec le sourire de finir ce dossier pour demain matin, il est bienveillant.
Le comité de direction organise un goûter pour la galette des rois mais ne se gêne plus pour ne pas remplacer le personnel qui part à la retraite, en toute bienveillance.
Certes on assiste à de nouvelles formes de management basées sur la qualité des rapports humains et dans ce cadre on peut parler de bienveillance. Mais entendre le terme être rabâché à longueur de journée me gêne énormément, c’est un écran de fumée, un mot valise qui masque des pratiques détestables.
Définissons la bienveillance
Par définition, la bienveillance est la disposition affective d’une volonté qui vise le bien et le bonheur d’autrui. Pour Matthieu Ricard, c’est le fait « d’accorder de la valeur à l’autre, se sentir responsable de son sort ».
Si on se sentait tous responsables du sort des autres, ça ferait belle lurette qu’on aurait réglé le problème du réchauffement de la planète… Donc arrêtons de mélanger la bienveillance à toutes les sauces, le terme est complètement galvaudé !
Pour ma part, je crois plutôt à une définition « toltèque » de la bienveillance, pour agir à son niveau personnel, et à mon sens c’est déjà un grand pas !
Je vous invite donc à relire les 4 accords toltèques de Miguel Ruiz.
- « Ma parole est impeccable » : je parle correctement des gens, je les traite avec respect
- « Je ne fais pas d’affaire personnelle » : les gens pensent et disent ce qu’ils veulent, leurs mots leur sont propres, et puis c’est tout. Vous n’êtes pas touché pas eux.
- « Je ne fais pas de supposition » : communiquez clairement avec les autres de vos désirs et vos émotions, vous éviterez les non-dits et les malentendus.
- « Je fais toujours de mon mieux » : faites simplement du mieux que vous pouvez, en fonction des situations que vous vivez, sans vous juger.
Ainsi, être bienveillant avec les autres, c’est avant tout être bienveillant envers soi.
De l’art de faire passer des vessies pour des lanternes
A grand renfort de communication en petits flyers et affiches murales, le service RH relaie la volonté du comité de direction d’intégrer la bienveillance dans les comportements des collaborateurs de l’entreprise.
Mais suffit-il d’écrire « Merci » et « S’il-te-plaît » dans la chambre de son enfant pour lui apprendre la politesse ?
La première des choses c’est déjà de montrer l’exemple, et je dirais même que ce sera largement suffisant. Comme si parler de bienveillance suffisait à se passer d’en faire preuve !
Et pourtant c’est bien ce qui se passe partout : à mélanger la bienveillance à toutes les sauces, on croirait presque que c’est une compétence innée chez tout le monde.
Comme pour toute communication, ne vous laissez pas manipuler par les mots et les intentions, c’est l’heure d’activer votre radar à bullshit !
Alors en pratique on fait quoi ?
Si la bienveillance c’est accorder de l’importance à l’autre, alors il faut dire les messages que l’on pense nécessaires à faire passer. C’est ainsi que je vous encourage à bien distinguer la bienveillance de la complaisance. La complaisance vous pousse à dire à l’autre ce qu’il a envie d’entendre, et non ce qu’il a besoin d’entendre.
Par exemple si vous êtes manager, être bienveillant ne vous dispense pas de faire des feedbacks « négatifs » au sens d’un reproche sur un comportement qui n’est pas correct. Çà c’est justement de la complaisance, pour ne pas froisser. Au contraire, la bienveillance, comme on l’a précisé, c’est d’être convaincu de la valeur de la personne. En conséquence lui faire une remarque constructive constitue une démarche positive.
Tous les articles du blog sont épris de bon sens et de la croyance profonde dans l‘intelligence des gens. Faites de votre mieux pour être simple, humble et parfaitement convaincu de la bonne volonté des autres, et ce sera un grand pas vers une bienveillance pragmatique et réelle.
***********************************************************************
Vous avez aimé cet article ? Partagez-le sur vos réseaux sociaux, commentez-le en bas de la page, ou tout simplement un « like », ça compte beaucoup pour moi.
Vous en voulez plus ? Rejoignez plus de 1 000 personnes qui reçoivent la newsletter du blog qui partage conseils de bon sens et idées inspirantes.
[mc4wp_form id= »443″]
Très belle article sur la bienveillance! Je reviendrai lire vos article 🙂
J’ai également écris un article mais sur la Communication bienveillante, votre avis m’intéresserait si vous avez le temps d’y jeter un oeil.
Très beau blog en tout cas
J’aimeJ’aime
Les attitudes émotionnelles favorisant un mode de leadership « absorbeur d’anxiété » sont des ressources importantes pour la bienveillance dans l’entreprise : le » toxic handler » est un des éléments de l’amélioration de la résilience au travail, mais pas le seul : voir quelques éléments en complément dans » Le développement de la résilience au travail » :http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/psychologie-du-travail/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=163&dossid=528
J’aimeJ’aime