Parfois on tourne autour d’un sujet pendant des plombes, et rien ne vient. Et puis, d’un simple « pourquoi », on sent une fêlure, et un deuxième pourquoi suit le premier, puis un troisième, et la lumière est là. On avait pris le bon pli pourtant, étant jeune, à demander pourquoi ci, et pourquoi ça, à tout va, à nos parents et aux adultes en général. Et puis un jour la sentence est tombée  : tu vas la fermer ta gueule !!!

Alors c’est le trou noir : on ne demande plus pourquoi, on ne cherche plus à comprendre, la curiosité devient même un vilain défaut.


Mais alors, pourquoi ?

Le pourquoi va au-delà du comment et du quoi : c’est lui qui donne le « la », c’est lui qui place la flèche du temps dans le bon sens. Quand on sait pourquoi on fait quelque chose, naturellement on saura comment le faire, et par la suite, quoi faire dans la pratique.

Sans se demander pourquoi, on arrive à des aberrations : des process qui ne sont remis en question par personne, et dont on a oublié l’origine. A ce sujet, on a l’exemple des singes qui ne montent plus à l’échelle chercher une simple banane.

Faites l’essai de demander pourquoi lorsqu’on vous brandit un non, ou lorsqu’on vous dit que telle piste est impossible. Et le pourquoi en appelle d’autres : remontez la pelote de laine comme un petit saumon remonte la rivière. C’est un puissant outil pour libérer des barrières sans lutte trop intense.


Un exemple vaut bien un discours:

Vous – « J’aimerais voir les ventes de nos magasins, par semaine, par rapport à l’an dernier, pour cibler les semaines en décalage. »

Interlocuteur – « On ne peut pas récupérer les ventes de l’an dernier. »

Vous – « Ah oui ? Mais pourquoi ? L’an dernier on sortait bien déjà des ventes ? »

Interlocuteur – « En fait l’outil ne conserve pas d’historique, l’année écoulée est effacée. »

Vous – « Tiens c’est étonnant … tu sais pourquoi cela avait été décidé ainsi ? »

Interlocuteur – « Pour gagner du temps sur l’année en cours, la base de données est moins lourde, on sort plus vite les infos. »

Vous – « Je vois. J’imagine qu’on fait une sauvegarde quelque part ? »

Interlocuteur – « Oui c’est exact. Tu veux que j’interroge la base de sauvegarde pour avoir l’an passé ? »

Vous – « Oui, s’il te plaît, merci ».

Et vous voilà avec vos réponses et surtout les informations qu’il vous fallait.