Quand sonne l’heure de rendre les budgets, toute l’entreprise est aux abois : la tension est à son comble, il va falloir boucler ce satané budget sur lequel on s’est esquintés de revue en revue !

Plusieurs heures de travail, des vies de famille ruinées, des yeux rincés de fatigue, des équipes éreintées … tout ça pour que ce budget soit aussitôt caduque dès lors qu’il est pondu.

On le sait chaque année, mais chaque année on se fait avoir de la même façon. Un peu comme pour Le Père Noël est une Ordure pendant les vacances de décembre … vous ne comptiez pas le regarder pour la 12ème fois, et pourtant une fois commencé ….

Qu’est-ce qui pousse les patrons à demander inlassablement année après année des budgets à moitié bidonnés ?

La force de l’habitude … Et oui, cela fait des années qu’ils fonctionnent ainsi, c’est comme cela qu’ils ont appris à l’école, et puis tous les autres procèdent de la même manière … Alors ils continuent !

Le bon sens :

Si je vous demande la prévision météo de demain, que me répondrez-vous ?

Vous pouvez croiser plusieurs sites spécialisés, y mettre votre jugement personnel, mais finalement le plus simple et le plus rapide c’est de répondre qu’il fera sensiblement le même temps qu’aujourd’hui.

Bien sûr ce sera faux assez souvent, il peut faire de l’orage un lendemain de canicule, mais, vu sur une année, qu’est-ce qui ressemble plus à une journée d’août qu’une autre journée d’août ?

Pour un budget c’est exactement la même chose : ça ne sert à rien de se prendre la tête à la virgule près, ce qu’il faut c’est connaître les tendances et la saisonnalité de ses activités, tout comme dans votre vie quotidienne vous savez que le printemps suit l’hiver.

Chers patrons et directeurs, commandez à vos équipes une 4 saisons ! Oui au cours de l’année il y aura des variations, tout comme en météo d’un jour à l’autre, mais est-ce pour autant nécessaire de revoir le budget à chaque fois que le vent tourne ?

Donner du sens :

En pratique, construire un budget est usant. Surtout lorsque c’est très détaillé, et qu’il faut reprendre régulièrement chaque cellule du tableau.

Pour garder les collaborateurs motivés par ce travail de prévision, je recommande de faire des budgets à une maille assez large, sans zoom trop précis. Et de l’accompagner de points de passage sur des périodes longues pour lisser les aléas, par exemple le trimestre.