Mais qui a donc inventé le rétro planning de projet ? Vous savez ce bel accordéon constitué de toutes les étapes du projet, avec le qui fait quoi, le quand, les couleurs, les jalons ….

Une belle guirlande de cases et de tâches à mettre sur son bureau !

Pendant combien de temps ce planning reste-t-il inchangé ? Qui le lit vraiment, c’est-à-dire fait l’effort par lui-même d’aller ouvrir le fichier et le fait vivre ? Quel temps y consacre le chef de projet chaque jour et chaque semaine ?

A mon sens un rétro-planning est tout le temps faux, ne donne jamais une vision fidèle de la réalité, et génère une frustration larvée pour tous ceux qui le côtoient.

Si vous commandez vos courses en ligne, sur la base des informations fournies, et qu’au moment de la livraison plusieurs articles sont en rupture, inversés, abîmés, j’imagine que vous changerez vite de crèmerie !

Rien n’est plus compliqué que de maintenir à jour sur papier ou n’importe quel outil un système en perpétuel mouvement. Essayez de prendre en photo un gamin de 2 ans ….

Le bon sens :

Oui il convient d’écrire au préalable les grandes lignes du projet, et même celles en-dessous.

Oui il convient de leur donner un laps temps plus ou moins fiable au départ.

Les dessinateurs partent toujours d’une esquisse au crayon de papier avant de se lancer, mais quand ils se lancent, ils ne retouchent plus l’esquisse ! Par contre le dessin va s’affiner et prendre corps à mesure que l’artiste voit naître son œuvre sous son crayon.

L’artiste d’un projet c’est son chef de projet. Il doit incarner le pilotage du projet de A à Z, en s’appuyant sur toutes les personnes qui interviennent de près ou de loin sur le projet, et bien sûr avec l’aide d’un comité de pilotage composé de décideurs dans l’entreprise pour réellement trancher lorsqu’il convient.

Mais ce qui fera d’abord la force du chef de projet, c’est sa capacité à nouer des relations humaines fortes avec les intervenants, pour donner le tempo au projet tout entier. Aucun outil ne remplace les échanges en un-à-un entre le chef de projet et un collaborateur. C’est là que les actions sont suivies, que le rythme est donné, que la partition se joue, et qu’ainsi le chef de projet aura une vision précise de l’avancement local et global. C’est à lui de synthétiser pour chacun et pour le comité de copilotage, en s’appuyant sur un rétro planning très allégé, quelles sont les prochaines actions à venir et quels sont les risques.